Malgré les nombreuses descriptions cliniques effectuées depuis plus de cent ans, on assiste encore à des débats sans fin entre les partisans de l’existence des fibromyalgie et les adversaires à la création d’une nouvelle entité nosologique. Cette définition symptomatique sans physiopathologie précisée a rendu et rend encore sa reconnaissance très difficile. On estime que 2% de la population en France, 1,2 Millions de personnes souffrent de fibromyalgie.
Ce syndrome touche plus les femmes que les hommes les chiffres sont très variable, allant d’une affection presque exclusivement féminine à une répartition de 2 femmes pour un homme.
- fatigue très importante pour 100% des gens
- douleurs diffuses, brulures, courbatures variables en poussées
- douleurs à la pression sur 18 points précis, (points de Yunus) lien et image. Voir plus bas
- sommeil non réparateur (95%)
- Céphalée importante 82%
- Troubles digestifs fréquents, colopathie fonctionnelle
- Troubles de la mémoire, de l’audition
- Déprime voir dépression latente qui est plus une conséquence que la cause 1ere.
1) Les douleurs
Ce sont des douleurs d’évolution chronique localisées en de nombreuses régions de l’appareil musculo-squelettique et, notamment, les muscles, les ligaments, les insertions tendineuses et certaines protubérances osseuses. Les douleurs prédominent souvent au niveau des ceintures scapulaire et pelvienne mais elles peuvent aussi être localisées dans toutes zones de l’organisme. Elles sont exacerbées par la pression locale et influencée par toute une série de facteurs dont : la température et l’humidité ambiantes, les modifications de l’humeur et l’activité physique. Le plus souvent considérée comme bénigne, on estime aujourd’hui que la fibromyalgie débouche sur autant d’invalidité que la polyarthrite rhumatoïde.
- Les points de yunus
L’ACR (american college of rhumatology) a définit 18 points de contrôle de la douleur pour la fibromyalgie (9 points sur la partie gauche du corps en miroir de 9 points sur la partie droite du corps).
Lorsque à la pression (ongle blanchit), au moins 11 points sur 18 sont douloureux ont peut orienter le diagnostique vers une fibromyalgie.
Les 9 paires de points sont :
Occipital : à la base du crane sur l’insertion des muscles sous-occipitaux
Trapèze de l’épaule : partie moyenne du bord supérieur
Zone située entre la cinquième et sixième côte (en avant)
Omoplate : partie inférieure du sus-épineux soit la zone au dessus de l’omoplate
Deuxième cote : bord supérieur de la jonction chondro-costale
Coude : 2 cm au dessous de l’épicondyle de l’humérus
Fessier : quadrant supérieure et externe de la fesse
Hanche : juste en arrière de l’éminence du grand trochanter
Genou: sur la face interne en regard du coussinet graisseux près de l’interligne.
3) Les troubles associés
A la douleur s’associent le plus souvent des troubles du sommeil, une fatigue matinale, des céphalées, des migraines, mais aussi une intolérance au froid ou à la chaleur, des fourmillements des extrémités, des extrémités refroidies, un syndrome de Raynaud, une hypotension orthostatique et, également, un côlon irritable, une vessie irritable, des troubles temporo‑maxillaires, des troubles orthoptiques.
Les troubles du sommeil consistent essentiellement en un sommeil non réparateur, fragmenté de nombreux réveils. Sur l’EEG, il existe des perturbations du sommeil lent profond avec intrusion d’ondes alfa rapides au milieu d’ondes delta, lentes.
La fatigue est une plainte majeure. Les gestes de la vie courante, la station debout sont pénibles. Elle existe depuis plus de six mois. C’est une fatigabilité à l’effort, ne cédant pas au repos. On remarque qu’elle ne s’accompagne pas de perte de l’élan vital : il persiste une envie de profiter des plaisirs de la vie, d’entreprendre, mais gênée par l’asthénie.
4) L’origine
Beaucoup en font encore une maladie psychiatrique hystériforme ou forme clinique de dépression masquée. Pourtant, de nombreux travaux ont prouvé que ces hypothèses n’étaient pas fondées. Il n’existe pas plus de troubles névrotiques chez ces personnes que dans le reste de la population. Les médicaments psychotropes ont d’ailleurs peu ou pas d’action sur les douleurs ressenties même s’ils permettent d’améliorer le sommeil ou la souffrance psychologique consécutive à cet état. Certains patients souffrent de dépression, cela est dû le plus souvent à une absence de prise en charge médicale et sociale de leur état associée au refus de la reconnaissance des douleurs et du handicap.