La spasmophilie est reconnue en France, mais pour de nombreux médecins il s’agit d’un trouble qui se passe « dans la tête ». neurasthénie, dystonie, tétanie idiopathique sont quelques-uns des avatars
qui ont précédé l’émergence au 20ème d’un vocable et d’une description précise : spasmophilie, syndrome de l’hyperexcitabilité neuromusculaire. Ce qui a rendu et rend difficile la tâche des médecins, c’est l’extraordinaire polymorphisme des signes cliniques qui l’accompagnent (à chacun sa spasmophilie !) et l’absence de cause évidente à ceux-ci.
La spasmophilie touche près de 10 millions de français dont 70% de femmes, soit 10 à 15% de la population occidentale.
On ne doit pas confondre : la maladie et le terrain.
Le terrain
- Premiers symptômes dès l’enfance,
- Récurrence des symptômes,
- Originalité de la personne spasmophile dans son mode réactionnel
- Nécessité de poursuivre un complément alimentaire ou un traitement au long cours.
Le syndrome ou maladie de spasmophilie avérée et active. C’est un phénomène anxieux mal connu du corps médical et mal compris.
- Tétanie, crispation, fourmillements, oppression,
- impression de pas pouvoir respirer, voir perte de connaissance ce qui est rare,
- mal au ventre,
- peur de mourir.
DIAGNOSTIC DU TERRAIN SPASMOPHILE
De 1987 à 1997 des questionnaires très complets ont été remplis par environ 3000 spasmophiles
– Ce questionnaire a permis d’isoler les points communs
– Il a ensuite été testé sur des patients de consultation pour évaluer sa pertinence.
- Crampes fourmillements : Crampes des mollets mais parfois aussi des membres supérieurs. Fourmillements des membres mais aussi du visage
- Spasmes au niveau de la gorge Boule dans la gorge, sensation de gorge serrée, gène à la déglutition (en avalant)
- Spasmes gastriques, crampes, aérophagie, Nœud à l’estomac,
L’aérophagie se traduit par des éructations en salve.
- Spasmes intestinaux, colite, ballonnements Colopathie, colique digestive : douleurs spasmodiques du colon ou de l’intestin grêle. Ballonnements abdominaux quelque soient leurs localisations
- Spasmes de l’utérus Douleurs prémenstruelles ou menstruelles localisées dans la région pelvienne
- Crispation des mâchoires Sensation de gène à l’ouverture de la mâchoire chronique ou intermittente, ou sensation de crispation au niveau de la face entre les oreilles et la bouche. Il peut aussi s’agir d’un bruxisme qui sera diagnostiqué soit par le conjoint soit par le dentiste.
- Phosphènes ou acouphènes Sifflements bourdonnements d’oreilles, mouches devant les yeux, taches lumineuses chroniques ou intermittents
- Douleurs musculaires et articulaires L’intitulé est volontairement au pluriel, il exclut donc les phénomènes très localisés
- Asthénie paradoxale Il s’agit soit d’une asthénie matinale supérieure à celle du soir, soit d’une asthénie s’aggravant en cas d’augmentation de la quantité de sommeil
- Tachycardie, extrasystoles, éréthisme cardiaque Palpitations, extrasystoles ou cœur qui tape fort. Les points au niveau du cœur ne sont pas inclus sous cette rubrique
- Oppression respiratoire Sensation subjective de blocage respiratoire mais aussi les crises d’asthme. La sensation de point au cœur si elle s’accompagne d’une gène respiratoire est à inclure sous cette rubrique.
- Troubles du sommeil Difficulté d’endormissement, réveil précoce, somnolence dans la journée ou coups de pompes importants. Hypersomnie.
- Grande sensibilité à l’environnement Cet item volontairement vaste est tout à fait subjectif. Il peut s’agir d’hypersensibilité au bruit, à la pollution atmosphérique, aux odeurs mais aussi à la foule… L’expérience des psychologues ayant pris en charge de nombreux spasmophiles retrouve une insuffisance de frontière avec leur entourage. Les personnes spasmophiles semblent beaucoup plus perméables à leur environnement que les autres.