Vous appartenez à la génération des trentenaires ? Vous cumulez plusieurs métiers ? Vous êtes attaché à votre liberté d’entreprendre ? Vous faites peut-être partie de la catégorie des slasheurs qui montrent l’exemple d’une nouvelle façon de vivre et de travailler. Ils affichent des compétences variées, une forte agilité et une envie de se réaliser dans leur job. Décryptage complet dans cet article d’un profil, qui cherche à se construire une vie qui lui ressemble.
Heureux comme un slasheur
Profession Slasheur : un modèle à contre-courant
La définition du slasheur/ slasheuse est simple: c’est une personne qui exerce plusieurs métiers en même temps. Le nom fait référence au symbole du slash (/) qui permet de décliner ses différentes fonctions que ce soit sur les réseaux sociaux ou un CV (par exemple : rédacteur web SEO/professeur/écrivain).
Les slasheurs sont très nombreux aux Etats-Unis et s’imposent de plus en plus en France. Ils sont nés dans les années 80-90 et appartiennent à la génération Y, connue pour être très connectée, à l’esprit créatif et portée par la recherche d’un véritable sens dans son travail.
Le slasheur ne sait pas ou ne veut pas se cantonner à une seule tâche et exerce au quotidien sa créativité avec plusieurs casquettes. Il a soif d’épanouissement personnel et se connaît suffisamment bien pour savoir quelle direction prendre pour l’atteindre. Sa grande force réside dans sa liberté et son audace : il prend des risques, ose et réussit ou pas, peu importe. Il se lance et agit. L’envie d’explorer, d’expérimenter et de prendre des initiatives l’éloigne du cadre rigide de l’entreprise ; c’est pourquoi il choisit très souvent le statut de free lance, soit à temps complet ou à temps partiel pour conserver son contrat de salarié (au moins un temps). A titre d’exemple, un slasheur peut être naturopathe le jour et professeur de yoga en soirée et le week-end. Il n’est pas rare que des ponts existent entre les différents domaines d’activités, mais pas systématiquement. Ses fortes potentialités le rendent très souple, lui permettant de jongler avec plusieurs univers.
Difficile de résumer une si riche personnalité. Retenons les trois caractéristiques suivantes : créativité, enthousiasme et mouvement.
Il n’y a pas de place dans sa vie pour la routine, les normes et l’ennui.
Comment est-il perçu à l’extérieur ?
Vous êtes adepte du slashing ? Vous vous sentez parfois décalé, voire incompris ? Il n’y a rien d’étonnant à cela ! La société n’est pas encore complètement prête à accueillir sans jugement votre façon d’être. Le slasher s’inscrit à contre-courant des stéréotypes du travailleur classique qui aspire au Graal du CDI pour l’avantage de la sécurité et du salaire régulier. Les choix plus risqués qu’il fait laissent parfois perplexes, surtout s’ils ne sont pas expliqués. Les préjugés ne sont jamais très loin, d’autant plus que le profil multi-entrepreneur peut apparaître comme peu sérieux ou instable. L’étiquette de la personne qui se disperse sans direction précise est vite collée. A vous d’être clair et enthousiaste dans vos explications : l’entourage va vite comprendre que vous êtes dans votre élément. Vous pourriez même faire des jaloux !
« Impose ta chance, serre ton bonheur, et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront. » (René Char)
L’intérêt de multiplier les activités professionnelles
Chaque slasheur est unique. Les raisons qui l’ont poussé à adopter ce mode de vie sont de différentes natures.
- Il peut être contraint dans un premier temps de cumuler plusieurs fonctions pour sécuriser sa situation financière. Principe de réalité !
- Il nourrit une passion et se donne les moyens de l’exercer : les professions artistiques sont très prisées, mais leur rémunération n’est pas toujours suffisante ni régulière. En optant pour le slashing, il réalise ses ambitions en combinant un job alimentaire et un autre plus épanouissant. C’est d’ailleurs souvent la première étape avant de pouvoir vivre pleinement de ses nouvelles activités.
- Il fait le choix délibéré de ce style, car il s’accorde parfaitement avec ses attentes. Il lui permet de relever de nouveaux défis, de continuer à apprendre et de se renouveler tout au long de sa vie. Il est heureux ainsi et se sent exalté. Il est libre d’ajuster son organisation comme il veut, de travailler plus ou moins selon son énergie et de délaisser une projet en faveur d’un autre avant d’y revenir ensuite avec une autre idée plus créative. La liberté est un privilège dans le métier de slasheur et celui-ci sait parfaitement l’intégrer dans son quotidien.
Le slashing : un modèle de plus en plus inspirant pour travailler autrement
Vous l’avez compris, le slasheur, par ce qu’il dégage, pourrait bien faire naître demain de nouvelles vocations. Confrontés à la lassitude de fréquenter des environnements qui ne leur conviennent pas, bon nombre d’actifs (et pas que des trentenaires) reconsidèrent de plus en plus leur avenir professionnel. La crise sanitaire a aussi accéléré les prises de conscience, bousculant le rapport que chacun entretient avec son travail. Qui n’a pas eu déjà l’impression d’être à l’étroit dans son job ou de ne pas exploiter l’ensemble de ses compétences ? Qui n’a pas gardé dans un petit coin de sa tête un vieux rêve de jeunesse ? Nous ne sommes plus rares à ressentir l’envie de reprendre en main notre destin. Pourtant, bien souvent, franchir le cap résiste en nous. Vous la connaissez la petite voix intérieure qui parasite notre jugement : « Non, ce n’est pas raisonnable, j’ai une place stable et une rémunération régulière, pourquoi tout lâcher ? ». La réponse est vite trouvée : pour partir à la rencontre d’une existence plus riche et exaltante. La vie est courte et le concept du slashing embrasse complètement ce credo.
Plus haut, nous évoquions la génération Y ; celle qui suit, la génération Z, est tout autant en recherche d’épanouissement professionnel et n’hésite plus à se frotter à de nouveaux modèles. Le profil du slasheur, bien dans ses baskets, commence à se répandre et crée des émulations. Les quadragénaires s’y intéressent aussi : ils effectuent des bilans de compétences, se reconvertissent et parviennent à négocier un temps partiel avec leur entreprise pour se consacrer à leur nouvelle passion.
Les lignes bougent. Le slashing pourrait bien devenir très attractif et conquérir une véritable place sur le marché du travail. En tant que slasheur, sachez que vos potentialités et qualités se remarquent de plus en plus auprès des entreprises. La souplesse de votre style leur demande aussi de s’adapter à vos attentes et la bonne nouvelle, c’est qu’elles jouent de plus en plus le jeu.
Pour finir, restons réaliste. Tout le monde ne contient pas en lui de la graine de slasheur. Ce modèle convient parfaitement aux profils flexibles, réactifs et entreprenants. Il demande de l’organisation et de la rigueur pour exercer au quotidien différentes activités. A ce propos, les hommes et femmes haut potentiel s’y prêtent bien. Certains plongent dans l’aventure d’un seul coup tandis que d’autres avancent par étapes, le temps de réfléchir et de se sentir appelés par une nouvelle voie. Les coachs de carrière ou de vie peuvent d’ailleurs constituer une précieuse aide et servir de guides pendant plusieurs mois. Il y a de toute évidence des échecs et aussi de très belles réussites, l’important est de suivre son élan. Il nous mènera nécessairement quelque part. Alors osons !
Pour aller plus loin, mon conseil de lecture :
Profession slasheur, Murielle Barbe, Edition Marabout