Parmi les nombreuses définitions du verbe « oser » voici celle qui m’a le plus parlé : « entreprendre une chose difficile, périlleuse ». Aller en soi n’est pas une chose aisée, et suivant les périodes, cela peut s’avérer même très compliqué. D’autant plus si notre être intérieur est habité par la peur. Fuir cette émotion ou la reléguer tout au fond de soi pour ne pas être submergé, c’est prendre le risque de la voir ressurgir à la moindre alerte… Et en cas de haute sensibilité, les alertes font partie du quotidien.

Dormir d’un sommeil léger ? Sursauter au moindre éclat de voix, tressaillir à un chien qui aboie, tressauter lorsque quelqu’un vous pose la main sur l’épaule ? Stresser à l’idée de ne pas y arriver ou de vivre un scénario catastrophe ? Tous les sens (vue, ouïe, odorat, toucher, goût) sont de fait hyper activés à longueur de journée. Être ainsi en mode survie est épuisant dans le temps. Alors, après des années d’adaptation voire de sur-adaptation, de compromis, de fuites, de craintes, n’est-il pas temps de reconnaître ces zones d’ombre en soi ?

Vivre sa haute sensibilité, un chemin initiatique qui passe par les émotions, le corps, les pensées.

 Les émotions, ces messagères qui nous traversent pour mieux nous révéler à nous-même.  J’ai nommé en premier la peur, sans oublier les autres : la colère, la tristesse, la honte et la culpabilité. Mais qu’évoquent-elles ? Tel un signal, elles nous informent d’un besoin inassouvi, resté tapi dans l’ombre. Un besoin qui cherche à être entendu, nourri.

Maslow peut-il nous aider ? S’agit-il d’un besoin physiologique ? (Nourriture, sommeil), d’un besoin de sécurité ? (Personnelle, santé, emploi), d’un besoin d’appartenance ? (Familiale, amicale, relationnelle), d’une recherche d’un plus grande d’estime ? (De soi, statut, reconnaissance professionnelle, liberté), d’une nécessité d’accomplissement ? Prendre conscience de nos attentes nous renverra peut-être aussi à nos manques actuels ou passés.

Aller à la rencontre de ses émotions, savoir et accepter de les reconnaître, de les nommer pour ne plus simplement les subir.

Notre corps, ce véhicule, subit les vagues de tous ces hypers sens et de ces états d’alerte quasi-permanents. Ces oscillations s’avèrent à la fois délétères et douloureuses à plus forte raison si cela s’est chronicisé.

Apparaît, dès lors, tout un cortège de symptômes divers et variés : fatigue, épuisement, céphalées, crampes, fourmillements, troubles du sommeil, sensation d’oppression, vertiges, palpitations, allergies… La liste est longue. Pourtant, le corps n’est pas une entrave à notre élan de vie. Il cherche seulement des solutions, des accordements et il s’exprime avec son propre langage. Alors, comment le décrypter et l’aider à passer de l’expression de la souffrance à un dialogue harmonieux ?

Écouter son corps et ses émotions 

Un proverbe tibétain dit :

« Si tu entends ton corps lorsqu’il chuchote, tu n’auras pas à l’entendre crier. »

Instaurer une écoute de nos perceptions (souvent décuplées en cas de haute sensibilité), c’est entrer en communication avec nous-même et avec les parties en souffrance au fond de nous.

Écouter, entendre, prendre en compte notre corps qui nous accompagne en faisant de son mieux, depuis des années.

Les émotions sont liées au corps par le système nerveux entérique (cellules réparties le long du tube digestif notamment intestins et estomac). Ce système est d’ailleurs appelé couramment aujourd’hui, le « deuxième cerveau ». Nous comprenons alors mieux les expressions avoir « l’estomac noué », « la peur au ventre » ou encore « avoir du mal à digérer une mauvaise expérience ».

Le cerveau atypique des hypersensibles 

Quant au cerveau lui-même ? Les neurosciences reconnaissent aujourd’hui l’hypersensibilité comme une spécificité à part entière et non comme une pathologie. Apprendre à connaître et à comprendre les particularités neurobiologiques d’un cerveau physiologiquement différent, accepter un mode de fonctionnement et de pensée différents sont fondamentaux afin de vivre harmonieusement en tant que personne très sensible.

Certaines zones sont à ce titre davantage sollicitées, comme le cerveau droit (hémisphère de la pensée globale, de la créativité, de l’imagination, des associations d’idées, de l’imagination et aussi des couleurs, formes, rythmes, images).

En cas de haute sensibilité, la multitude des connexions neuronales crée une pensée en arborescence, foisonnante qui se déploie dans plusieurs directions en même temps, tel un réseau.

Et au bout de nos neurones, il y a bien sûr les pensées, les croyances. À l’instar de nos émotions, nous pouvons en prendre conscience, apprendre à les repérer et les reconnaître pour ne plus en être simplement victimes.

Le rôle clé de l’insula 

Si l’hyper activation du système de vigilance peut être un désavantage en cas de haute sensibilité, le siège de la conscience (appelé insula) va au contraire être un atout, car il est plus actif.

Parler de haute sensibilité, c’est s’intéresser en effet à l’insula, qui permet la prise de conscience de ce qui se passe en nous (pensées, intuitions, sentiments, perceptions corporelles) et aussi autour de nous, avec cette capacité à percevoir très finement, les informations provenant de notre environnement. Un « instinct archaïque », décrit par Elaine Aron, psychothérapeute américaine et chercheuse en psychologie : « Cela touche également la population animale dont 20 % serait hypersensible ». Cette catégorie appelée « guetteurs » est investie de la protection du groupe dans des situations où faire attention est fondamental. Une stratégie de survie collective à méditer pour les Humains en 2022…   

Finalement, le champ de la psycho-neuro-endocrino-immunologie nous montre toute la richesse et la complexité des interrelations entre les différentes parties de l’être. Les liens entre le système nerveux central, le système neuroendocrinien et immunitaire sont influencés eux même par des facteurs psychologiques et environnementaux.

L’exploration en profondeur de tous ces espaces (corps, émotions, mental, conscience) va permettre de cartographier des territoires inconnus et de créer de nouveaux chemins vertueux pour renforcer la confiance en soi, la confiance envers les autres et aussi envers la vie. Fortifier l’estime et l’amour de soi. La méthode 3D n’est pas une énième technique à appliquer, elle est une expérience à vivre. En conscience. À travers son corps, ses émotions, ses pensées à la rencontre de toutes les dimensions de son être, y compris l’âme.

Pour finir, reconnaître et accepter toutes ces spécificités, nécessite d’aller chercher la cause de cette haute sensibilité. Prendre conscience de l’expérience traumatique qui en est à l’origine, est un chemin initiatique, car le lieu de nos plus grandes souffrances est aussi le lieu de nos plus grandes forces.

En tant que thérapeute holistique naturopathe, j’accompagne les personnes hypersensibles, quel que soit leur âge, sur le chemin de la réconciliation avec leur nature profonde.

À l’aide de cette méthode expérientielle, créée par Sophie Schlogel, en étant au plus près de vos besoins en tant que personne hautement sensible et en tant qu’Humain tout simplement.

Oser l’acceptation de sa vulnérabilité, c’est se reconnecter à sa force intérieure et à sa puissance de vie pour suivre ses désirs et mieux s’affirmer, en accord avec ses valeurs !

Écrit par Katia Leouffre, praticienne méthode 3D

Site : https://www.katialeouffre.com/